9782952731508

Par l’analyse ci-dessous, je dénonce l’enseignement de M. Arnaud Dumouch sur les fins dernières. Mais ce que ma critique révèle laisse trop voir que ce n’est pas seulement sur ce sujet particulier que l’enseignement de M. A. Dumouch n’est pas catholique… J’ai bien conscience que cette analyse est de nature à remettre en cause le Nihil Obstat et l’Imprimatur qui ont été donnés à ce livre par l’archidiocèse de Paris (L’heure de la mort, éditions Docteur Angélique, consultable sur le site : eschatologie.free.fr)

Comme ce fut le cas pour Luther, M. Dumouch tremble pour le salut des païens et des pécheurs, aussi imagine-t-il un moyen pour les sauver : la mort serait un passage au cours duquel Jésus glorieux et Lucifer y apparaîtraient simultanément à l’âme afin de lui proposer de faire alors, et alors seulement en toute lucidité et liberté, le choix de sa destinée éternelle. Telle est « la manière dont Il (Jésus) sauve les païens » : « Le retour du Christ en gloire accompagné des nuées du Ciel (…) vécu par chaque homme au moment qui constitue la fin de son monde à lui, c’est à dire à l’heure de la mort. » (p. 13). La mort n’est pas donc pas la fin de la vie pour A. Dumouch, mais : « une deuxième étape de toute vie humaine », dans laquelle « Certaines propriétés nécessaires au choix (final) commencent à lui être données. » (p.50). Le salut ne peut donc se jouer dans la vie terrestre puisque ces « propriétés nécessaires » ne sont données que dans cette deuxième étape ! C’est là une hérésie condamnée par l’Église qui enseigne que « La mort met fin à la vie de l’homme comme temps ouvert à l’accueil ou au rejet de la grâce divine manifestée dans le Christ. » (CEC n°1021) ; « Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort… » (CEC n°1022).

Pour Arnaud Dumouch, même après la mort le sort n’est pas définitif :

  • « Il faut prier pour ceux qui viennent de mourir. Ils sont en train de jouer leur avenir éternel. » (p. 69).

  • « Pour l’âme égoïste, convertie au dernier moment par la peur de l’Enfer, tout motif de crainte disparaît. Il lui est donné de choisir en toute lucidité le jardin de la liberté. Heureusement, cette force de conviction du démon est constamment rééquilibrée dans le sens de la vérité par la présence du Christ et des Saints. » (p.73) ;

  • « Dans les temps anciens (…) Certains morts entraient déjà dans un certain paradis, non encore complet, que la Bible appelle le sein d’Abraham. La religion de l’Égypte antique témoigne qu’à cette époque reculée, l’homme juste ne restait pas en perpétuelle errance sur la terre. Au contraire, il était accueilli par un dieu mystérieux, appelé Anubis, et qui ressemble fort à l’ange de la mort. (syncrétisme)… De nos jours, le phénomène n’a pas disparu. Il semble en recrudescence tant le monde se matérialise. (…) Pour ces âmes commencent alors un temps de purification. Dieu respecte leur volonté de rester sur terre jusqu’à ce qu’elles veuillent bien comprendre leur erreur. Bouleversées par la conscience de la vanité de ce qu’elles adoraient, elles se tournent vers le Sauveur qu’elles ont entraperçu et l’appellent. » (p. 139) ;

  • « Certains morts sont beaucoup plus difficiles à convaincre. Ils n’ont aucune idée de ce qu’est la vie spirituelle. Totalement matérialistes, ils s’installent dans leur errance. (…) Dieu permet cela non pour punir, mais dans un but pédagogique et pour sauver.» (p. 140) ;

  • « Lorsque les hommes de ce siècle passeront dans l’autre monde, ils seront accueillis par les centaines de millions d’enfants avortés. Le pardon nous sera proposé. » (p.170) ;

  • « Que fait Jésus des personnes qui se présentent à lui après un suicide ? (…) il accueille simplement, accompagné de la cour céleste. ‘Moi non plus, je ne te condamne pas.’ Il offre la Bonne Nouvelle et son propre cœur (…) Jésus demande en échange la confession des péchés, de ce péché en particulier qu’est le suicide, et l’amour. » (pp.179-180). Sans compter que pour ce dernier cas, prendre pour exemple de salut possible celui d’un suicidé, est plutôt mal choisi, car c’est relativiser la gravité particulière de ce péché, mortel à tous points de vue.

 Arnaud Dumouch a la prétention de connaître ce que Dieu seul connaît et que l’Église avoue humblement ignorer. En effet, citant Gaudium et Spes : « … nous devons tenir que Dieu offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal. » (GS 22.5), il ne craint pas d’affirmer : « Mon hypothèse sur la Parousie du Christ dans le moment de la mort prétend résoudre le mystère de cette façon que Dieu connaît. » (p.235). Il pense avoir ainsi trouvé rien de moins que l’achèvement de la Révélation : « il s’agit de la clé de voûte, celle dont Dieu conservait l’explicitation pour la fin des temps afin de conduire l’Église à la découverte de la vérité tout entière. » (p. 13). Voici donc qu’Arnaud Dumouch conduit enfin l’Église à la vérité tout entière, jusqu’ici oubliée : « Ce verset : « L’Esprit-Saint vous dévoilera les choses à venir. » (Jn 16.13) constitue l’explication de la lente redécouverte au cours de l’histoire de vérités qui avaient pourtant été enseignées en pleine lumière aux premiers chrétiens et aux apôtres. Je pense que Jésus a maintenu volontairement caché au cœur de la Révélation durant 2000 ans la manière dont il sauve les païens. Si les missionnaires avaient su que le Christ venait lui-même prêcher l’Évangile à l’heure de la mort, ils ne se seraient pas angoissés pour le sort des païens. » (p. 14). Autrement dit :

  1. La mort n’est pas la mort, et la conversion ici-bas ne sert de rien.

  2. L’Église a été infidèle à conserver au long des âges le dépôt de la foi dans son intégralité.

  3. Jésus est un dissimulateur : Il ne nous a pas tout révélé de ce que le Père Lui a fait connaître (Jn 15.15).

  4. Jésus est un menteur : Ses paroles ont bel et bien disparues avant que le ciel et la terre ne passent (Lc 21.33).

  5. Jésus est un sadique : Il a laissé pendant 2000 ans martyriser sans nécessité ses missionnaires.

  6. L’Église a envoyé des missionnaires au martyre et suscité des troubles partout à cause d’eux, sans raison.

  7. Nous sommes en pleine gnose.

 Bien qu’il ne soit pas toujours facile de trier le vrai du faux de propos infectés de modernisme tant la caractéristique de celui-ci est de les mélanger, on peut néanmoins aisément reconnaître qu’Arnaud Dumouch enseigne une gnose et des mythes. Pour n’en citer que quelques uns :

  •  « Aux musulmans, qui croient dans le retour glorieux de Jésus-homme (1) et le connaissent par l’intermédiaire de Mahomed (2), Jésus, vrai homme et vrai Dieu, se fait accompagner par le fondateur de leur religion (3). Ce dernier est devenu chrétien et sa présence est pour eux la plus belle prédication de l’Évangile. » (p.69) Tout est bien qui finit bien ! Ce n’est plus la peine d’évangéliser les musulmans : la conversion leur est proposée dans la mort, et c’est leur dévotion à Mahomet qui les sauve !
  • Arnaud Dumouch puise sa foi dans le New-Age (Cf. Conseil Pontifical pour la culture, Jésus-Christ le porteur d’eau vive) : « Depuis plusieurs millénaires les religions anciennes telles que celle de l’Égypte antique ou de l’Inde connaissaient la survie du psychisme humain. Elles affirmaient aussi que les animaux, étant doués eux-mêmes de psychisme, survivaient. Une religion encore plus primitive telle que l’animisme enseignait des rituels pour s’excuser auprès des « esprits animaux ». (…) Tout cela indique une tradition profonde et aujourd’hui philosophiquement accessible à la raison. » (p.206). « Nous sommes à la veille d’une autre vie, d’un autre esprit, d’un autre langage, d’un plus grand amour pour Dieu. » (p. 15).

  • « L’islam enseigne aussi la résurrection des animaux. Ibn Taymiyya écrit à ce sujet... » (p.208).

  • Arnaud Dumouch professe l’animisme : « Il ne convient pas qu’un esprit naturel soit frustré. Selon leur appétit naturel, les animaux et les plantes désirent (sic) exister perpétuellement, sinon comme individus, du moins comme espèce. » (p.207).

  • Fricote avec le spiritisme : « La manifestation des âmes en exil est bonne pour les vivants… » (p. 140).

  • Nie la différence spécifique de la nature humaine : les animaux vont au Paradis après être passés par un jugement : « Dieu fera la même chose pour eux que pour nous afin qu’ils puissent recevoir une compensation et un remerciement sensible pour les souffrances endurées pour nous sur la terre. » (p.207).

  • A l’enfant mort sans baptême « un père et une mère sont désignés [dans le Ciel], ainsi qu’un ange gardien. (…) [afin] qu’il soit élevé par deux amours qui s’harmonisent à la façon du Yin et du Yang des taoïstes. (…) Chacun au Ciel se presse pour adopter l’enfant qui arrive et la prière de milliers de pères et de mères du Ciel provoque probablement la venue du Saint-Esprit en Lui. » (p.161) ; « Les innocents sont d’abord adoptés par deux parents du Ciel. Puis ils sont baptisés. » (p.160) [Le salut est bien donné après la mort. Mais à quoi bon encore le baptême s’ils sont déjà au Ciel ?].

  • Négation de la réalité de l’Enfer et de son éternité : Marie pleure pour les damnés (p. 186).

  • « Lucifer aime Dieu. » (p.240).

  • Négation de la distinction essentielle entre le Ciel et l’Enfer en leur donnant même lieu : « L’enfer étant un choix de liberté, respecté par Dieu, son lieu est le même que celui du paradis.C’est l’univers entier et ses merveilles. » (p.198). Notre Seigneur enseigne : « Allez loin de Moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges ! » (Mt 25.41), et qu’« un grand abîme a été fixé, afin que ceux qui voudraient passer d’ici chez vous ne le puissent, et qu’on ne traverse pas non plus de là-bas chez nous. » (Lc 16.23+). De plus, le Ciel et l’Enfer sont des réalités qui ne sont pas de ce monde, en sorte que « les cieux et la terre d’à présent, la Parole de Dieu les a mis en réserve pour le feu (…) en ce Jour, les cieux se dissiperont avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée. » (2 P 3.7-10) .

  • Négation des peines de l’Enfer : Les damnés « auront la possession de l’univers. Ils pourront y faire ce qu’ils veulent selon le choix de leur liberté. » (p.198). Or, les damnés ne seront libres de rien, sinon de souffrir : « pieds et poings liés, dehors, dans les ténèbres. » (Mt 22.13). « L’état des corps des damnés sera contraire à l’état du corps des bienheureux. (…) leurs corps seront passibles, bien qu’éternellement incorruptibles. Ils brûleront en effet toujours dans le feu, mais ne se consumeront jamais. Les vers, qui les rongeront, dit Isaïe (66.24), ne mourront pas, et le feu, qui les torturera, ne s’éteindra pas. (…) leurs corps seront pesants ; car leurs âmes seront comme enchaînées à leur corps. En dernier lieu, leurs âmes et leurs corps seront, d’une certaine manière, charnelles. Et il est permis de leur appliquer cette parole de Joël (1.17) : Les bêtes de sommes pourriront dans leurs ordures. » (Saint Thomas d’Aquin, Le Credo, Nouvelles Éditions Latines, 1991, p.209).

  • Négation du péché originel et dépréciation du corps humain perçu comme la cause du péché : « Ils se portent tout naturellement là où les conduit leur cœur, à savoir vers le bien et la lumière. Dès le premier instant de capacité à poser un acte libreà cause de leur état séparé du corps charnel, ils se portent tout entiers et sans erreur vers l’objet de leur choix... » (p.166).

  • Refuse la nécessité pour le salut, de la conversion, de la foi, et du baptême : « Il est impossible que ces humains soient séparés de Dieu à cause de leur seule ignorance de l’Évangile. » (p.219). Saint Pie X enseigne au contraire : « Nous affirmons qu’une grande partie de ceux qui sont condamnés aux supplices éternels subissent ce châtiment sans fin à cause de leur ignorance des mystères qu’il est nécessaire de savoir et croire pour être placés parmi les élus. » (Acerbo Nimis, 15 avril 1905), et le Catéchisme de l’Église Catholique : « Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort en Enfer. » (n°1035).

  • Arnaud Dumouch blasphème les Saints : « Malheureusement, les plus grands saints théologiens ne cessent de se contredire… Ils ont dit tout et l’inverse. » (p.216).

  • Il n’a pas compris ou falsifie l’enseignement du Docteur commun : « Un mort n’est pas un pur esprit comme le pensait saint Thomas d’Aquin. » (p.188).

  • Il confond la souffrance et l’amour : « Les désespérés deviennent de très grands saints au Ciel parce qu’ils ont beaucoup souffert. » (p.180).

  • « L’un des apostolats les plus prenants de la petite Thérèse consiste à accueillir, à l’heure de leur mort, tous les hommes qui un jour ont pensé à elle. Elle travaille à elle seule plus que tous les saints exceptés Marie et Joseph car elle est appelée par tous. » (p.185).

  • « Le théologien découvre par des voies abruptes et compliquées ce que les enfants de Dieu savent depuis toujours, simplement en le fréquentant par la prière. » (p. 211). On se demande bien pourquoi le théologien ne passe pas son temps à seulement prier ! Si Arnaud Dumouch l’avait fait, aurait-il écrit quelque chose d’aussi incompréhensible que ceci : « Cet ouvrage veut montrer que la théologie, même lorsqu’elle fait le pari de la foi, est Parole de vie. » (p.10) ?

Bref, pour son enseignement résumé en cette phrase : « Dieu apparaît à tout homme sous les voiles de son humanité avant de se donner sous la forme de sa divinité. Personne n’échappe à cette étape qui permet un choix libre. » (p. 124. Cf. pp.13, 50, 117, 123, 137, 144, 231, 235), Arnaud Dumouch mérite certainement la même condamnation que John Wyclif, qui fut condamné par l’archevêque de Cantorbéry, Simon Langham, en 1368, puis le 22 mai 1377 par le pape Grégoire XI, pour cette affirmation : « Toute personne dans l’état de voir [c’est-à-dire : toute personne sur terre, non encore arrivée au terme de sa vie qui est soit le Paradis, soit le Purgatoire, soit l’enfer], tant adulte que non adulte, musulman, juif ou païen, même mort dans le sein maternel, aura une claire vision de Dieu avant sa mort, vision par laquelle il aura le libre choix de se convertir à Dieu ou de s’en détourner ; et si alors il choisit de se tourner alors vers Dieu, il sera sauvé, autrement, il sera damné. » (L’Ami du Clergé, 1932, p.133 ; wikipedia, John Wiclif). 

NB : Chacun saura faire de cette analyse l’usage qui convient.

1  M. Dumouch semble ignorer que dans la tradition musulmane Jésus ne revient que pour anéantir les chrétiens, détruire toutes les croix, tuer les cochons, se marier, avoir des enfants, et mourir, comme tout bon musulman qui se respecte, enfin !

2  L’anti-Christ Mahomet (Mt 24.4,11,24 ; Ga 1.8 ; 1 Jn 2.22-24 ; 4.2-4) pourrait donc faire ce que seul l’Esprit- Saint peut faire (1 Co 12.3) !

3  Canonisé par A. Dumouch.

Dossier complet disponible ici : http://saintespritdeverite.e-monsite.com/pages/denonciations/arnaud-dumouch/

 Un livre qui répond à la thèse d’Arnaud Dumouch : L’option finale dans la mort de Dom Pius Mary Noonan